Le pouvoir de l’altruisme : Changez votre vie et celle des autres

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La source du bonheur est dans l’altruisme, le désir d’être au service des autres. – Dalai Lama XIV

Qu’est-ce que l’altruisme ?

L’altruisme est le fait d’agir par désir d’aider quelqu’un, avec un certain coût pour soi (en temps, argent, énergie…). Cela peut englober une vaste gamme de comportements, allant du sacrifice de sa vie pour sauver d’autres personnes, au don d’argent à des œuvres de charité ou au bénévolat dans une soupe populaire, en passant par le simple fait d’attendre quelques secondes pour tenir la porte à un étranger.

L’altruisme existe sous différentes formes :

  • L’altruisme génétique : Ce type d’altruisme n’est réalisé que vis-à-vis de l’entourage proche. Par exemple, les parents et autres membres de la famille sacrifient souvent leur temps, leur argent pour les besoins des enfants.
  • L’altruisme réciproque : Ce type d’altruisme est basé sur la règle d’or “Traite les autres comme tu voudrais être traité”, présente dans toutes les religions et philosophies. Ce principe de réciprocité implique que lorsqu’on nous rend service, nous nous sentons automatiquement redevable envers cette personne comme si nous avions contracté une “dette”. Cette forme d’altruisme est d’ailleurs exploitée en marketing, à travers les fameux échantillons gratuits (qui poussent ensuite à la consommation d’un produit par réciprocité).
  • L’altruisme groupe-dépendant : Les actes altruistes ne sont réalisés qu’envers un groupe précis (d’amis, socioculturel, ethnique…). C’est une forme d’altruisme qui implique de soutenir une cause ou montrer sa loyauté envers le groupe.
  • L’altruisme pur : Aussi connu comme l’altruisme moral, cela implique d’aider un inconnu, même si cela nous coûte et qu’il n’y ait aucune récompense/réciprocité à la clé. Cet altruisme est motivé par des valeurs morales.

Parmi ces formes d’altruisme, des recherches ont montré que nous sommes plus altruistes envers les membres de notre famille qu’envers les autres, envers nos amis qu’envers les étrangers, envers les personnes à l’apparence attirante qu’envers celles qui ne le sont pas, et envers les membres de notre groupe qu’envers les membres d’un autre groupe. Ces différentes formes peuvent aussi s’entremêler au quotidien sans que nous n’en ayons conscience.

On retrouve ces mêmes comportements altruistes dans la nature. Les oiseaux poussent des cris pour avertir leurs congénères d’un prédateur, même si cela peut leur coûter la vie. Les dauphins soutiennent des animaux malades ou blessés en nageant sous eux et les poussent à la surface pour qu’ils puissent respirer.

Les effets de l’altruisme

L’altruisme est avant tout lié à une réaction émotionnelle comme l’empathie et la sympathie par rapport à une situation. C’est en ressentant la douleur d’un ami, la difficulté d’un sans-abri ou l’état d’un enfant dans un pays en guerre, que l’on se sent prêt à soulager cette souffrance perçue chez l’autre. Certaines recherches montrent que cela est dû aux neurones miroirs qui nous aident à ressentir en nous-même ce que peuvent vivre les autres.

Être altruiste produit certains effets à la fois sur notre cerveau, notre corps et notre environnement. Agir de façon altruiste stimule des zones du cerveau associées au système de récompense, ce qui nous procure du plaisir (source). Les émotions positives générées vont ensuite nous pousser à répéter ces actes altruistes. L’altruiste bénéficie aussi d’une bonne image auprès des autres, il est d’ailleurs perçu comme plus désirable vis-à-vis du sexe opposé.

D’autre part, l’altruisme nous connecte au sentiment de gratitude, il est plus facile de prendre de la hauteur par rapport à notre vie lorsque nous prenons conscience que les autres n’ont pas ce que dont nous bénéficions au quotidien. Au travers de cette gratitude, notre optimisme et notre satisfaction grandissent également.

Être altruiste nous rend moins sensible à l’effet du témoin, une situation où lorsqu’une personne est en détresse, plus il y aura de témoins et moins ceux-ci seront disposés à agir par dilution de la responsabilité (chacun attendant que l’autre agisse).

L’altruisme produit d’ailleurs des effets physiques concrets, avec une étude montrant que les personnes faisant du bénévolat sont en meilleure santé et sont moins atteints par l’anxiété et la dépression. Le simple fait de compter le nombre d’actes altruistes que vous avez fait durant la semaine vous permet d’augmenter votre bien-être.

Le bonheur et l’altruisme sont intimement liés, car les personnes altruistes sont plus heureuses en général et les personnes heureuses sont altruistes. Tout cela restant vrai à partir du moment où vous ne vous sentez pas submergé par la détresse et les besoins des autres. Si c’est le cas, je vous invite à (re)lire l’article pour apprendre à dire non.

L’Echelle d’auto-évaluation de l’altruisme

Les psychologues Rushton, Chrisjohn et Fekken en 1981 ont développé un questionnaire, “l’échelle d’auto-évaluation de l’altruisme”, pour révéler la tendance des individus à agir de manière altruiste. Vous trouverez la version française de cette échelle en PDF ou en version interactive en cliquant ici.

Devenir plus altruiste au quotidien

1. Mesurez votre impact sur le monde

L’altruisme consiste à effectuer des actes positifs dans le but d’améliorer la situation d’autres personnes. Mais avant de parler de ce qu’il est possible de faire en plus, il est plus intéressant de mesurer votre impact sur le monde.

Nous avions déjà abordé le sujet dans l’article sur le minimalisme : il s’agit de limiter les gaspillages en tout genre. Tout gaspillage est une ressource qui n’ira pas à une personne susceptible d’en avoir besoin. Notre monde ne dispose pas de ressources illimitées, d’ailleurs nous consommons chaque année l’équivalent d’1,6 fois les ressources naturelles de la Terre (voir le jour du dépassement).

Le français moyen produit 580kg de déchets par an et ce chiffre ne cesse d’augmenter d’année en année. La plupart de ces déchets finissent exportés en Asie comme le Vietnam, l’Indonésie où ils se retrouvent incinérés ou iront tapisser le fond des océans. Nous devons donc réévaluer notre mode de consommation et nous poser la question de la nécessité de certains achats.

Il s’agit également d’une forme d’altruisme, car ce sont les générations suivantes qui devront composer avec l’état du monde tel que nous leur laissons aujourd’hui. Être économe, vivre simplement en fonction de nos besoins réels sont des valeurs essentielles à appliquer et à transmettre.

Cela n’implique pas forcément un sacrifice de soi, mais simplement de nous libérer des injonctions sociétales à la démesure : avons-nous réellement besoin d’acheter le dernier smartphone à la mode alors que l’ancien fonctionne très bien ?

2. Contribuez efficacement

Lorsque l’on pense à l’altruisme, l’on pense souvent à un don monétaire à une association caritative. C’est en effet un bon moyen d’être altruiste, seulement il ne s’agit pas de donner votre argent à tort et à travers. Il arrive que les crises fassent apparaître des groupes ou individus peu scrupuleux souhaitant s’enrichir facilement, en jouant avec vos émotions.

C’est pourquoi il vous faut comprendre l’impact de votre don et savoir à quoi/qui celui-ci est destiné, avant de donner à la première association ou collecte qui sollicite votre aide. Il existe d’ailleurs un organisme à but non lucratif appelé le “Don en Confiance” proposant un label pour les associations caritatives qui suivent les bonnes pratiques de transparence, d’efficacité et de désintéressement.

Tous les dons n’ont pas la même portée. Certains dons permettront d’améliorer légèrement le confort d’un certain nombre de personnes, tandis que d’autres peuvent améliorer drastiquement la vie d’une seule personne. Certains dons peuvent affecter la vie humaine, d’autres la vie animale ou l’environnement. Des associations peuvent également absorber la majorité des dons dans leurs frais de fonctionnement plutôt que sur le terrain.

Tous ces facteurs sont à prendre en compte avant de donner. Demandez-vous : Quelle cause souhaitez-vous soutenir le plus ? Qu’est-ce qui est réellement important pour vous ? Ces questions sont importantes car elles nous mènent au point suivant.

3. Faire la différence à son échelle

Contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’est pas la taille du don qui est le plus important mais sa fréquence. Un don d’un euro par jour sur une vie aura toujours plus d’impact qu’un don ponctuel de cent euros. Au-delà du financier, il existe d’innombrables façons de contribuer à son échelle comme des dons de nourriture, qui sont régulièrement proposés par des associations à la sortie des supermarchés.

Le bénévolat est d’ailleurs une autre forme de don, un don de son temps au bénéfice des personnes qui en ont besoin. Il existe des marathons et autres événements caritatifs pour sensibiliser à des causes nécessitant un soutien financier.

Il n’y a pas de petits actes altruistes. Si vous n’êtes pas en mesure de contribuer financièrement, rien ne vous empêche d’utiliser les réseaux sociaux pour faire connaître les associations qui ont besoin de dons et ainsi encourager d’autres personnes à donner.

Même ramasser un déchet sur sol pour le jeter à la poubelle, sourire aux autres ou indiquer le chemin à une personne, font partie de ces actes altruistes. De même qu’accueillir un animal issu de refuges plutôt qu’en acheter un, est aussi un acte altruiste. Ne sous-estimez pas la différence que vous pouvez faire dans votre environnement, votre entourage, voire dans le monde. Rappelez-vous que les plus grandes montagnes sont faites de petites pierres.

Le mot de la fin

L’altruisme est un comportement respectable, qui doit cependant être réalisé avec mesure. Il ne s’agit pas d’avoir un comportement altruiste au point de négliger votre santé, vos finances ou vos relations au profit des autres. Cette force positive si elle est bien utilisée, a le pouvoir de transformer nous-même, notre environnement, voire le monde pour le mieux. Alors n’hésitons pas à la manifester dans nos vies !

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Pour aller plus loin : Plaidoyer pour l’altruisme, par Matthieu RICARD.

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