“Nos esprits oublient rapidement les tâches finies. Cependant, ils sont programmés pour nous rappeler incessamment celles que nous ne terminons pas.” – Dr. Bluma Zeigarnik
Vous avez des objectifs ou des tâches à faire que vous aimeriez terminer, sans succès ? Un projet que vous deviez commencer il y a plusieurs mois et qui traîne dans vos placards ? Une bonne manière de résoudre cette situation et/ou de surmonter votre procrastination, est d’utiliser l’Effet Zeigarnik. Nous allons découvrir comment.
Qu’est-ce que l’effet Zeigarnik ?
L’effet Zeigarnik a été mis en évidence par la psychologue russe Bluma Zeigarnik, après que son professeur Kurt Lewin, ait remarqué un phénomène particulier. Il observa que les garçons de café étaient capables de retenir toutes les commandes en cours, pour chaque table. Cela dit, une fois que les personnes avaient payé, ils leur étaient impossible de se souvenir des commandes déjà réalisées.
Pour prouver la réalité du phénomène, la psychologue a alors réalisé une petite expérience : des participants (enfants et adultes) devaient effectuer rapidement et correctement, une vingtaine de petites tâches basiques comme résoudre des puzzles et enfiler des perles.
Mais pour la moitié des participants, elle les interrompit plusieurs fois dans leurs activités, pour leur rediriger vers d’autres tâches. Quant à l’autre moitié des participants ils purent terminer leurs tâches normalement. Elle rassembla ensuite les deux groupes en leur demandant quelles tâches ils se souvenaient avoir fait.
Le résultat fut que les participants qui avaient été coupé dans leur élan, se souvenaient deux fois mieux des tâches inachevées, que les tâches qu’ils avaient terminées.
L’effet Zeigarnik et les pauses
Une étude de McKinney (en; 1935), suggère même que les étudiants qui s’autorisent à arrêter d’étudier pour jouer ou faire une activité physique, se rappellent mieux de leurs sujets, que ceux qui étudient d’une seule traite sans faire de pause.
D’où l’importance de savoir faire des pauses. Pour votre cerveau, tant que la tâche n’est pas terminée alors il est susceptible de la continuer à l’avenir, d’où l’effort supplémentaire alloué à la mémorisation de la tâche en question. Ainsi, depuis la découverte de cet effet, celui-ci a été réutilisé un peu partout, souvent pour notre plus grand malheur (sic!).
Qui n’a jamais vu le fameux cliffhanger “à suivre…” à la fin de sa série préférée ? Cette méthode bien connue pour nous pousser à nous installer chaque semaine sur notre fauteuil, à la minute où l’épisode commence
Qui n’a jamais lu de romans en plusieurs tomes, et s’être senti comme forcé de continuer la lecture pour savoir ce qu’il se passe pour le héros à la fin ? Eh bien félicitations, vous aussi vous avez vécu l’Effet Zeigarnik !
L’effet Zeigarnik : Une source de motivation pour vos objectifs
Nous avons vu que l’effet Zeigarnik permettait d’améliorer la mémoire de tâches inachevées, mais quel est le rapport avec la procrastination ?
D’après la théorie “Dynamique de la Personnalité” du psychologue Kurt Lewin, commencer une tâche sans l’achever créé une sorte de tension dans votre esprit, ce qui la rend plus facile d’accès dans votre cerveau. Cette tension interne n’est alors résolue qu’en terminant la tâche, ce qui vous incite fortement à le faire.
C’est donc un outil anti-procrastination par excellence, à partir du moment où la tâche est commencée ! Que vous soyez plongé dans une tâche importante ou insignifiante, ne pas terminer ce que vous avez commencé sonnera cette petite alarme dans votre esprit. Elle vous poussera à finir cette tâche quoi qu’il arrive, et elle résonnera dans votre esprit jusqu’à ce que vous ayez terminé la tâche en question.
L’effet Zeigarnik : Commencer par la petite action possible
Pour atteindre vos objectifs, il est donc important de commencer par une partie de votre objectif. Pas forcément quelque chose d’énorme, bien au contraire quelque chose dont vous êtes certain d’y arriver. Commencez par la partie la plus simple de votre objectif, quelque chose qui ne vous prendra pas beaucoup de temps ni d’efforts, et qui vous motive.
Avoir un objectif ciblé dont la résolution est claire est également important. Plus votre objectif et les différentes étapes pour l’atteindre sont précis, et plus vous serez enclin à le poursuivre.
Par exemple : si vous voulez écrire un livre, commencez par écrire une page. Si c’est encore trop difficile pour vous, quelques phrases feront l’affaire. Programmez une minuterie dans 20 minutes, puis lorsqu’elle sonne allez simplement vous chercher un verre d’eau ou faire une toute autre activité.
Vous allez alors ressentir à quel point vous aurez envie de continuer ce que vous veniez de commencer. Vous pourrez ensuite utiliser toute cette énergie pour réaliser votre objectif. Cette technique fonctionne d’autant plus si vous êtes investi dans ce que vous faites, et qu’une interruption arrive contre votre gré.
C’est pourquoi faire des pauses minutées et forcées durant lesquels vous ferez autre chose, sera d’autant plus efficace que si vous vous arrêtez par vous-même.
Les limites de l’effet Zeigarnik
Mais d’un autre côté, il est nécessaire que votre objectif vous passionne un minimum et que vous ayez vraiment envie de le voir accompli… sans quoi l’effet Zeigarnik ne fonctionnera pas ! Ainsi, n’hésitez pas à vous imaginer avoir déjà réussi votre objectif. C’est ce qui vous motivera à faire de ce but, une réalité.
En effet, plus nous sommes motivé par l’objectif à accomplir, et moins cela nous demande d’efforts. C’est un peu comme pousser une voiture en descente, au lieu de la pousser en montée. Vous êtes déjà entraîné par votre motivation, l’effet Zeigarnik vous permettra simplement de décupler cette énergie. Vous réaliserez alors tout ce que vous voudrez très facilement !
Point important, vous devez éviter de faire durant votre pause, une tâche semblable à celle que vous étiez déjà en train de réaliser, au risque d’annuler l’effet Zeigarnik. Cela parce qu’après avoir laissé votre activité en pause, si vous commencez un travail fortement similaire, la tension dans votre esprit se réduit puisque pour le cerveau c’est comme si la tâche initiale avait été achevée !
Commencez donc par quelque chose de simple pour vous et tout le reste suivra. Peu importe si vous avez commencé par quelque chose très très petit, vous finirez tout ce que vous aviez prévu.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager avec votre entourage :) !
Vous avez apprécié l'article ? Notez-le !
Noté 4.4/5 pour 26 vote(s)
Nous sommes désolé que cet article ne vous ait pas plu !
Merci pour votre retour !
- Comment gérer les personnes impolies ? - 5 février 2023
- Comment mieux décider avec l’échelle d’inférence ? - 26 septembre 2022
- Comment surmonter l’effet de projecteur ? - 8 mai 2022
1 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre commentaire peut ne pas être affiché immédiatement, il pourra alors être publié après validation par l'administrateur.
Merci! Ça va m’aider dans mes instants de page blanche. :)