On vous répète souvent qu’il faut chasser les pensées négatives, et qu’à l’inverse, « le positif attire le positif ». Avoir des pensées positives est un objectif nécessaire, mais souvent difficile à atteindre.
Des moyens simples et néanmoins efficaces existent, et les mots que l’on prononce au quotidien sont autant d’outils faciles à utiliser. Pourquoi les paroles positives ont-elles un impact fort sur notre bien-être ? Comment les utiliser ?
Je vais vous raconter une petite anecdote. Quand ma fille avait 5 ans, elle était très anxieuse. Par exemple, quand nous devions aller faire une course, elle s’inquiétait en se demandant si nous allions trouver une place sur le parking.
Je trouvais à l’époque que ce n’était pas du tout le genre d’inquiétude que devait ressentir une petite fille. Comme tous les parents, je lui disais : « ne t’inquiète pas ! » ou « ne stresse pas comme ça ! ».
Son anxiété était compliquée à gérer au quotidien, et je me suis tournée vers une psychologue pour comprendre et savoir mieux réagir. Elle ne m’a donné qu’un seul et unique conseil : lui parler sans négation. J’ai dû remplacer « Ne t’inquiète pas » par « Rassure-toi ! ». Aujourd’hui, elle a 16 ans, et c’est elle qui me dit « eh, maman, cool… t’inquiète, je rangerai ma chambre plus tard ! ».
Comment se fait-il qu’une parole n’a pas le même effet selon qu’elle est dite avec une forme grammaticale négative ou affirmative, alors que le sens est le même ? Pourquoi une parole, ayant un sens positif, n’atteint-elle pas son objectif si elle est dite avec une négation ?
Vous me suivez ? Pour résumer, ce qui nous préoccupe dans cet article, c’est l’impact des tournures de phrases affirmatives : ce qu’on appelle ici les « paroles positives ». Comment agissent-elles sur nous ? À l’inverse, quel est l’effet de paroles négatives, c’est-à-dire utilisant la négation ? Comment de simples « tournures de phrases » peuvent-elles influer profondément sur notre bien-être ?
Nous savons aujourd’hui que le cerveau ne fait aucune différence entre une phrase utilisant la négation et une phrase affirmative. Le cerveau ne reconnaît tout simplement pas la négation.
C’est troublant, n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est très simple à comprendre. Si je vous dis : « ne pensez pas à des chaussures rouges ». Que faites-vous ? Vous pensez à des chaussures rouges. Et vous vous dites ensuite qu’il ne faut pas y penser. C’est exactement le cheminement suivi par le cerveau : il ne comprend pas d’emblée le fait de ne pas faire quelque chose.
Il imagine le faire, puis se dit qu’il ne faut pas le faire. Si on lui demande de ne pas penser à un objet, il imagine d’abord l’objet puis s’ordonne le fait de ne pas y penser.
Le cerveau ne comprend tout simplement pas la négation et les conséquences de cette évidence pratique sont hallucinantes. Imaginez un instant ce que fait votre cerveau si je vous dis de ne pas vous inquiéter. Il va tout simplement recevoir d’abord l’information qu’il faut s’inquiéter.
Et il devra ensuite faire l’effort de ne pas envoyer à votre corps les informations liées à l’inquiétude. Entre temps, vous ferez inconsciemment les frais d’une inquiétude injustifiée et incompréhensible, mais pourtant bien réelle, et qui fera les mêmes ravages que si je vous avais conseillé de vous inquiéter.
Je comprends mieux à présent à quel point j’alimentais l’anxiété de ma fille quand je tentais de la rassurer en lui disant de ne pas s’inquiéter, de ne pas stresser et de ne surtout pas paniquer. Je lui disais tout simplement qu’il était normal de s’inquiéter, et qu’elle pouvait stresser et paniquer !
Posez-vous deux minutes et réfléchissez aux paroles de réconfort que vous dites à vos amis ou à votre conjoint : « ne prends pas les choses trop à cœur », « ne sois pas si dur avec toi »…
Pensez aux conseils que vous assénez à vos enfants : « ne cours pas trop vite », « ne mets pas le doigt dans ton nez », « arrête de manger la bouche ouverte » , « ne saute pas dans la flaque d’eau », « ne saute pas sur le canapé » , etc.
Sans le vouloir, vous leur dites tout simplement l’inverse du message que vous voulez leur faire passer. Vous y penserez la prochaine fois que vous demanderez à votre enfant de ne pas courir, et que vous constaterez qu’il se met justement à courir encore plus vite !
En appliquant tout simplement des tournures négatives à nos phrases, nous incitons en réalité nos interlocuteurs à faire ce que nous ne voulons pas qu’ils fassent.
Ce phénomène est valable pour les petits actes du quotidien, mais le vertige nous prend quand nous prenons conscience de la façon dont nous parlons d’avenir avec nos ados par exemple.
Que se passe-t-il en réalité quand on pense prodiguer nos plus précieux conseils du genre : « ne laisse pas tes rêves s’envoler », « ne laisse pas les autres te marcher dessus », « ne laisse pas le monde changer la personne que tu es », voire même « n’oublie pas d’être heureux »…
Je vous laisse traduire ce qu’en réalité leur cerveau comprend. Nous sommes d’accord, nous ne voulions pas leur transmettre ces messages négatifs. Voyons maintenant ensemble comment rétablir une communication efficace car tout simplement positive.
Pour mieux vivre le quotidien, et insuffler une vision de positivité dans votre vie, il vous faudra traquer les paroles de négation et les remplacer par des paroles affirmatives.
Soyez attentif à vos paroles, aux mots que vous prononcez au quotidien, dans les discussions avec vos amis, avec votre conjoint, ou dans les réprimandes destinées à vos enfants. Exercez-vous à prendre conscience des paroles que vous dites.
Il est plus facile de commencer par les écrits : ils permettent de prendre du recul, de se relire, de réfléchir à l’utilisation de nos mots. Soyez attentifs, par exemple, aux mails professionnels que vous écrivez. Il est fort probable que vous finissiez certains écrits par « n’hésitez pas à me contacter ».
En étant plus attentif à ce que vous dites, vous pourrez identifier les formulations récurrentes. Lorsque l’on vous demande comment vous allez, il se peut que vous répondiez souvent « pas trop mal ».
Les discussions avec vos proches sont également un réservoir de formulations négatives sous couvert de volonté de bienveillance. Repérez-les. C’est déjà un bon début. Notez-les par écrit de façon à pouvoir y réfléchir par la suite et trouver des formules positives de substitution.
Quand vous arriverez à identifier, lors d’une discussion, des formulations négatives qui viennent à votre esprit, mais que vous n’avez pas encore dites, laissez-vous le temps nécessaire pour respirer profondément et visualisez la situation de façon positive. Il est nécessaire d’avoir une analyse large de la situation.
Ainsi, si vous voyez votre enfant courir trop vite dans la rue, il faut analyser le fait qu’il coure trop vite et qu’il devrait marcher lentement, et que pour marcher lentement, il faudrait qu’il soit calme. Lui dire « reste calme » nécessite plus de temps d’analyse que de crier une interdiction. Il s’agit en fait d’identifier le fond du message à communiquer.
Forcez-vous à tourner vos phrases de façon affirmative. À force de pratiquer cet exercice, vous verrez que vous mettrez de moins en moins de temps à réfléchir, et que les formules positives vous viendront de plus en plus naturellement.
Par exemple, vous pouvez remplacer :
À force d’utiliser des tournures positives dans les mots du quotidien, vous serez plus à même de penser positivement dans tous les domaines. Par exemple, dans le domaine spirituel, vous ne vous direz plus « je ne veux plus souffrir » mais « je veux me sentir heureux ».
Le cerveau s’habitue, à force de répétitions affirmatives, à penser positif. Vous constaterez rapidement les nombreux bienfaits sur votre façon de communiquer et d’envisager la vie.
Cet article “Parler positivement : pourquoi et surtout comment ?” est un article invité de Magaly Moisan-Gobin, du site Maialaplume.
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Bonjour merci pour vos conseils cela m aide
Intéressant! Mon mari utilise très souvent la négation dans ses demandes, "ça ne va pas?", "tu ne viens pas avec moi?", "On ne mange pas?"... je lui ai déjà fait la remarque et je me dis que cet esprit négatif est le résultat d'un mal-être, il a des tendances dépressives.
Merci
Article très intéressant et positif!