Aujourd’hui, la « mode » est la reconversion. Pas un jour ne passe sans que les magazines, les blogs et les réseaux sociaux ne mettent en avant le témoignage de personnes ayant « sauté le pas ». Ceux qui ont changé leur vie du tout au tout, pour vivre de leur passion.
Quand votre boulot est devenu routinier, que le challenge des débuts n’est plus vraiment là… Cela paraît bien tentant.
Mais…
Au programme de cet article :
Le “brown-out” est un terme utilisé pour les appareils électriques qui pour éviter la surchauffe, se mettent à diminuer l’intensité électrique. Ici, c’est la même chose. Plutôt que d’évoluer vers un burn-out, certaines personnes décident de diminuer leur investissement au travail en ne fournissant que le strict minimum.
Cela arrive parce que vous ne trouvez pas de sens à votre travail. Celui-ci est devenu une corvée et peu à peu, vous conduit vers la déprime. Vous vous renfermez sur vous-même et votre quotidien se résume au boulot-métro-dodo. Ce phénomène est assez répandu puisqu’une étude réalisée par Steelcase montre que 34% des salariés français se sentent valorisés et reconnu par leur entreprise.
Pas vraiment.
La reconversion est une solution adéquate pour ceux et celles qui en ont marre de leur boulot. Et quand je dis « marre », c’est vraiment marre de tous les aspects de leur travail.
Mais, dans les faits, c’est assez rarement le cas. Ce sont souvent certaines choses bien spécifiques qui font que l’on n’a plus de plaisir à aller au travail le matin ou que l’on redoute le dimanche soir car il sonne le glas du weekend.
En revanche, ce qui est vrai, c’est que ces « points noirs » de notre boulot peuvent réellement vous empoisonner la vie au quotidien.
De plus, la reconversion implique, de par sa définition même, un changement important entre ce que vous faites actuellement et la nouvelle activité que vous souhaitez avoir. Cela se traduit le plus souvent par un changement de métier et un changement de secteur d’activité, voire même un changement de statut si vous êtes tenté par le fait de vous lancer en tant qu’indépendant ou dans l’entrepreneuriat.
Quels en sont les impacts ou les freins ?
En premier, qui dit reconversion, dit souvent formation. Encore faut-il avoir les moyens (financier, temps), l’envie et la possibilité (par rapport à votre contraintes professionnelles, familiales…) de le faire. Alors oui, aujourd’hui de nombreux dispositifs permettent de faire financer, au moins en partie, les formations mais cela ne résout que la partie financière du problème.
Combien de temps êtes-vous prêt à y consacrer ?
Disposez-vous de suffisamment d’épargne pour subvenir à vos besoins pendant la formation ?
Et, surtout, aurez-vous la motivation et la persévérance pour tenir sur la durée ?
Ensuite, il faut prendre en compte des impacts de la reconversion. Une fois, que vous avez suivi la formation nécessaire, il est essentiel d’avoir anticipé que lorsque l’on se reconvertit, on repart à zéro. Cela vous place de facto dans une posture de « débutant », ce qui n’est pas toujours facile lorsque l’on a déjà plusieurs années d’expérience professionnelle derrière soi. Cela agit sur vos revenus bien sûr, mais aussi sur votre positionnement, votre estime de vous. C’est un des aspects les plus sous-estimés de la reconversion !
Bref, se reconvertir c’est souvent opérer un « grand écart », avec de nouvelles compétences et une nouvelle posture à acquérir, qui nécessite une motivation très forte et une vision très claire de ce que l’on souhaite et de ce qui nous attend ensuite.
Êtes-vous prêt aujourd’hui à sauter le pas ?
Bref, tout ça ne fait pas rêver !
Mais, il existe une option à laquelle on pense peu car c’est un concept qui est relativement méconnu en France : le Job Crafting.
Qu’est-ce donc que cela ?
La traduction pourrait être « être l’artisan de son travail ». Jusqu’ici, pas vraiment un scoop. Les grands noms du développement personnel nous le répètent depuis bien longtemps – même si ce n’est pas toujours facile à faire – il faut être acteur de sa vie (et donc de son travail).
Le Job Crafting a fait l’objet d’études poussées par des psychologues de l’école de management de Yale (et d’autres chercheurs par la suite) et les résultats sont probants ! Appliquer les principes du job Crafting augmente votre satisfaction et votre motivation au travail et améliore même votre employabilité et votre performance !
Alors, en quoi est-ce que cela consiste exactement ?
En fait, les chercheurs ont identifié que les personnes qui connaissent la plus grande satisfaction dans leur travail, celles qui y trouvent le plus de sens, font quelque chose que les personnes moins satisfaites ne font pas : ils « façonnent » leur travail afin qu’il corresponde mieux à leurs attentes, à leurs envies et à leurs compétences.
J’avoue que, pour ma part, quand j’ai découvert le concept dans une vidéo d’Amy Wrzesniewski pour reWork (l’une des psychologues qui a popularisé le concept, et qui l’explique dans cette vidéo en anglais), j’étais sceptique…
Enfin… jusqu’à ce que je lise les différents articles scientifiques publiés sur le sujet.
Et là, surprise ! Je me rends compte que c’est quelque chose que j’ai pratiquement fait dans tous les postes que j’ai occupés, de manière assez naturelle ! (et que j’applique encore aujourd’hui dans mon activité et avec les clients que j’accompagne).
En fait, le concept du Job Crafting repose sur 3 grands axes de la motivation professionnelle : le sens que l’on donne à son travail, les missions que l’on accomplit et les relations avec les autres.
Et c’est finalement assez logique. Qu’est-ce qui fait que l’on a de la satisfaction et du plaisir au travail (et donc de la motivation) ?
Pour façonner son travail, il faut agir à 2 niveaux :
Le travail que vous faites a une utilité, sinon il n’aurait pas été créé (même un « bullshit job » sert à quelque chose). En revanche, il est possible que vous n’y trouviez pas de sens, car le sens est quelque chose de personnel, de subjectif qui est lié à la perception que vous avez de votre poste.
Donc, première chose, faites le bilan de l’utilité de votre travail : Qui en bénéficie (en interne, à l’externe) ? Quelle est sa fonction première ? Que se passerait-il si votre poste n’existait pas ?
Normalement, en répondant à ces questions, vous avez déterminé l’utilité, l’impact de votre poste. A vous maintenant de déterminer le sens que vous lui donnez.
Ensuite, attaquez-vous à vos missions : Quelles sont celles qui vous apportent le plus de satisfaction ? quelle part représentent-elles dans votre journée ? (en temps travaillé)
Si les missions sources de satisfaction pour vous représentent moins de 50% du temps où vous travaillez, pas étonnant que vous soyez démotivé.
Maintenant, il est temps de passer à la partie « action ».
Vous avez identifié les missions qui plombent votre motivation et votre satisfaction au quotidien. Parfait ! Demandez-vous : Comment pouvez-vous les modifier, les réduire ou les améliorer pour qu’elles soient plus satisfaisantes ? (Vous pouvez utiliser ce qui vous plaît dans les missions que vous avez identifiées comme satisfaisantes pour déterminer les modifications à apporter).
Et enfin, les relations avec votre manager, vos collègues.
Vous devez interagir avec ces personnes pour accomplir vos missions et pour le bien de l’entreprise mais, pour autant, il se peut que vous n’ayez pas nécessairement d’atomes crochus avec.
Là aussi, un petit checkup s’impose. Le plus souvent, ce sont une ou deux personnes qui nous « posent problème » : ce sont nos bêtes noires au travail, celles capables de ruiner notre journée en deux phrases. Peu importe la raison, que ce soit de l’inimité ou que vous soyez carrément en conflit, il vous faut maintenir une relation avec ces personnes. Normalement, vous savez déjà de qui il s’agit.
Un peu comme pour vos missions, demandez-vous : Comment pouvez-vous modifier, réduire ou améliorer vos relations avec ces personnes pour qu’elles aient un impact moins négatif ?
Quelques exemples pour vous aider : changer de canal de communication, plutôt mail que réunion ; cadrer les réunions avec des points précis à suivre à chaque rencontre et vous prévoir un rendez-vous ensuite pour éviter que l’échange ne s’éternise ; envoyer, si cela est possible, un collègue pour échanger avec la personne…etc.
Vous le voyez, toutes ces actions sont sous votre contrôle. Vous n’avez pas forcément besoin d’en référer à votre manager pour les mettre en place.
La question maintenant est :
Comme ce n’est jamais facile de faire le point soi-même : on manque de recul, on manque de temps ou encore on doute… Je vous propose de faire un test pour vous aider : « Etes-vous prêt(e) à changer de boulot ? ».
Vous prenez 3 minutes pour répondre aux quelques questions du test et, après avoir indiqué votre mail, vous découvrez votre niveau de maturité pour changer.
Enfin, à la clé, si le « Job crafting » est adapté à votre situation, vous recevez directement par email une mini-formation gratuite pour en appliquer les différents principes.
Pour aller plus loin : Job Crafting: 10 séances d’autocoaching pour devenir l’artisan de son propre plaisir au travail, par Sylvaine Pascual
"Le respect de nous-mêmes guide nos valeurs ; le respect des autres guide nos comportements." – Laurence Sterne Avez-vous l'impression que les… En savoir plus »
"Ayez confiance en votre inconscient. Il en sait bien plus que vous." – Milton H. Erickson Avez-vous déjà cherché en vain… En savoir plus »
"L'intuition est un outil très puissant, bien plus que l'intellect." – Steve Jobs. Vous connaissez ce sentiment. Vous savez, cette subtile… En savoir plus »
Avez-vous tendance à vous sentir mal à l’aise lorsque votre conjoint(e) passe du temps avec des personnes du sexe opposé… En savoir plus »
Le principe du jeûne est connu depuis la nuit des temps et pratiqué par toutes les cultures et religions du… En savoir plus »
En tant qu’êtres humains nous utilisons tous le langage pour partager nos expériences. Cela dit, les phrases que nous prononçons… En savoir plus »