“Le progrès est plus important que la perfection.” – Simon Sinek
Êtes-vous un(e) perfectionniste ? Cherchez-vous à parvenir à un résultat parfait dans votre travail ? Ressentez-vous le besoin de perfectionner chaque chose que vous faites, même au détriment de votre santé ou de votre bien-être ?
Un perfectionniste est une personne qui refuse d’accepter toute norme inférieure à la perfection. En psychologie, le perfectionnisme est un trait de personnalité qui se caractérise par “le fait qu’une personne s’efforce d’être irréprochable et se fixe des standards de qualité excessivement élevés, accompagné par une auto-critique permanente et draconienne, tout en s’inquiétant du jugement des autres.”
Pour un(e) perfectionniste, ce qui est moins que parfait est inacceptable. D’après les chercheurs Hewitt & Flett (1991) il existe plusieurs formes de perfectionnisme :
Au programme de cet article :
Pour vous aider à le savoir, voici 11 signes les plus fréquemment repérés chez les perfectionnistes :
Ces signes vous parlent ? Parmi ces 11 traits ci-dessus, combien d’entre eux s’appliquent chez vous ?
Pour ma part, j’ai parfois cédé aux sirènes du perfectionnisme. De penser que ce que je faisais n’était jamais assez bien. Comme par exemple les articles de ce blog. Je relis souvent mes anciens articles que je remanie, corrige ou augmente constamment. Je passe un temps démesuré à chercher la bonne image pour illustrer chacun des articles, ou trouver la tournure de phrase parfaite pour expliquer un point particulier.
Au départ, je pensais que c’était plutôt une qualité. Après tout, si le résultat final est parfait, cela ne pouvait être que bénéfique pour moi et les autres. Sauf qu’être perfectionniste, cela prend du temps. C’est même un travail à plein temps. Et pendant que je rédige un article durant des semaines, d’autres font presque aussi bien en trois fois moins de temps. Alors vaut-il mieux rédiger 3 articles excellents ou 1 article parfait ?
Vu comme cela, la réponse me paraît évidente, car la règle du 80/20 s’applique aussi. D’un point de vue productivité, il vaut mieux effectivement se concentrer sur les 80% et délaisser les 20% restants qui sont au mieux des détails, au pire superflus.
En apparence, être perfectionniste semble parfait. Non seulement vous avez l’œil pour les détails, mais vous êtes toujours prêt(e) à vous dépasser pour atteindre le prochain grand objectif, celui que personne n’a encore atteint. Vous dépassez toujours les attentes des autres avec le travail que vous fournissez, et la qualité de celui-ci est inégalée.
Pourtant, être perfectionniste a ses inconvénients. Ces inconvénients ne sont pas apparents tant que vous n’avez pas pris suffisamment de recul pour y réfléchir. Vous devez comprendre comment le perfectionnisme vous a servi, mais également comment il vous a desservi sur d’autres points.
Voici 6 principaux aspects négatifs du perfectionnisme :
Bien que celui puisse sembler ironique, la procrastination est un problème récurrent chez les perfectionnistes. Pourquoi ? Tout d’abord parce qu’un perfectionniste a tendance à être obsédé par sa vision du travail bien fait. Ainsi, lorsqu’il est temps de se mettre au travail, ils deviennent extrêmement soucieux des détails et chaque chose à faire revêt pour eux la même importance.
Chaque problème les accable, et ils doivent prendre le temps de repasser sur les mêmes tâches d’innombrables fois. Avec le temps, cette nécessité devient trop lourde et trop complexe, ce qui conduit par la suite à la procrastination.
La procrastination consiste à remettre à plus tard une tâche pour ressentir un soulagement immédiat. En réalité, ce comportement relègue votre activité à faire en arrière-plan, qui bourdonne constamment pour rappeler sa présence.
Deuxièmement, les perfectionnistes veulent prendre le temps de commencer leur travail dans les meilleures conditions. Ce qui implique déjà d’avoir assez de temps, puis de préparer leurs outils de travail, d’avoir préalablement étudié leur plan d’action, et enfin ils sont prêts à se lancer.
Tant que tout n’est pas en place, ils ne se sentent pas prêts à commencer. Ils remettent alors les choses à plus tard, juste pour attendre ce moment “parfait” pour faire les choses de manière “parfaite”.
Bien entendu, les perfectionnistes ne trompent qu’eux-mêmes. Tout simplement parce que si vous remettez quelque chose à plus tard au nom du perfectionnisme, alors vous n’accomplissez rien. C’est même pire que d’avoir essayé sans succès, au moins vous auriez obtenu quelque chose à améliorer par la suite.
Le perfectionnisme qui conduit à la procrastination devient alors un piège confortable, où l’on repousse inlassablement ses objectifs au nom de la “perfection”.
Être perfectionniste signifie avoir le pouvoir de repérer des sons, des images, des mots, comportements et émotions avec plus de finesse qu’une personne normale. Ce pouvoir est très utile, mais est aussi à double-tranchant.
Grâce à lui il nous est possible de repérer les erreurs et lacunes très facilement, puisqu’elles nous apparaissent comme le nez au milieu de la figure, mais en même temps vous ne savez pas où vous arrêter. C’est d’ailleurs ce qui est fou lorsque nous sommes perfectionniste, c’est que nous ne savons jamais où nous arrêter.
Nous ne savons pas quand il faut s’arrêter de peaufiner, d’améliorer et surtout de terminer un projet ou une tâche. Il n’y a pas de stop, ni de limites.
Pourquoi ? Parce qu’en tant que perfectionniste, vous avez une idée très précise d’à quoi doit ressembler chaque partie de votre travail. Cette vision des choses est basée probablement sur vos innombrables heures à étudier le sujet, à votre expérience et vos standards élevés.
Malgré tout, cette vision peut ne pas correspondre à la réalité. De sorte qu’un(e) perfectionniste peut penser qu’un travail doit satisfaire les critères A, B, C, D et E pour être considéré comme parfait, alors que ce n’est pas le cas.
Peut-être que la qualité de votre travail est basée sur les facteurs A et B, bien plus que les critères C, D et E. Mais en essayant d’améliorer chaque chose à l’extrême, nous pouvons ne pas saisir cette vue d’ensemble.
Ainsi, nous nous épuisons émotionnellement et physiquement, à dépenser un temps infini à polir notre travail pour qu’il colle parfaitement à cette image mentale que nous avons construite. Et tout cela pour quoi au final ? Pour ajouter un détail qui ne sera remarqué par personne d’autre que vous-même.
Le perfectionnisme produit des conflits intérieurs constamment. Cela parce que :
Etant en relation avec beaucoup de perfectionnistes, j’ai pu constater par moi-même à quel point ce trait de personnalité les faisait souffrir. Ils se débattent constamment avec leurs tâches, mais en même temps refusent de demander de l’aide.
Ils cherchent constamment à améliorer la qualité de leur travail, mais aussi procrastinent sur ce qu’ils ont à faire. Ils veulent atteindre la perfection en tout, mais cette quête impossible les rend très malheureux.
Au final, ils bâtissent pour eux-mêmes une forteresse de souffrance et de détresse, dans laquelle ils s’affligent et culpabilisent chaque jour.
Bien entendu, l’intensité des écueils émotionnels que vit un perfectionniste varie d’une personne à l’autre. Certains éprouvent fréquemment des sentiments de frustration, d’autres sont perpétuellement paralysés par le regret de choses qui paraissent anodines.
Le fait est qu’être perfectionniste peut sembler gratifiant, mais ce bagage se traduit également par une souffrance profonde, un poids et une culpabilité énorme sur soi.
Si cette situation n’est pas maîtrisée, alors la dépression peut vite pointer le bout de son nez. Certains peuvent même être cliniquement déprimés. Dans les cas extrêmes, le perfectionnisme à outrance combiné à une faible estime de soi et à un refus de demander de l’aide, peut conduire à un suicide à petit feu (voir le point suivant).
Beaucoup de perfectionnistes sont obsédés par l’atteinte d’un certain standard, au point où ils n’accordent plus d’importance à leur santé.
Voici d’ailleurs quelques études qui ont montré que les perfectionnistes dégradent leur propre santé :
Cela veut-il dire qu’être perfectionniste prédispose à vivre en mauvaise santé ? Pas nécessairement. Cela signifie juste que les perfectionnistes tendent à reléguer leur santé au second plan dès qu’ils ont le moindre travail à faire en vue, ce qui inévitablement conduit à détériorer leur santé.
Leur préoccupation constante d’atteindre un certain standard sert également de terreau à un certain nombre de troubles comme l’insomnie, les maladies cardiaques et les migraines. D’ailleurs, certains perfectionnistes se tournent vers la consommation compulsive d’alcool ou de nourriture pour calmer leur mal-être. C’est pourquoi, après des années de négligence volontaire, la santé de la plupart des perfectionnistes finit par s’écrouler complètement.
Les perfectionnistes ont du mal à lâcher prise. Ils n’arrivent pas à relâcher le contrôle sur leur travail, les erreurs qu’ils ont faites et leurs imperfections.
C’est pourquoi si vous êtes un(e) perfectionniste, vous avez probablement vécu ce qui suit :
En refusant de lâcher prise, vous portez tout le poids du monde sur vos épaules, et vos responsabilités ne cessent de grandir au fil de votre vie. Finalement, vous vous sentez accablé(e) par chaque petite chose dans votre vie, même si vous n’avez aucune raison de ressentir cela.
Enfin et surtout, le perfectionnisme peut compromettre vos relations.
Pourquoi ? Car en tant que perfectionniste, vous priorisez votre travail sur tout le reste, y compris vos relations. Cela signifie que vous passerez moins de temps avec les personnes que vous aimez.
Lorsque vous vivez des moments difficiles, vous préférerez consacrer tout votre temps à perfectionner votre travail et laissez vos relations au placard. Certains perfectionnistes ont du mal à séparer la vie personnelle de la vie professionnelle, et le travail ainsi que les problèmes auxquels ils font face viennent empoisonner leurs relations avec leurs proches. Dès qu’au boulot cela va mal, alors ils rejettent la faute sur leur conjoint(e), leurs enfants ou leurs amis.
Parce que les perfectionnistes vivent à travers leur performance au travail, dès que leur travail n’est pas à la hauteur de leurs attentes, alors leur entourage en pâtit. Ce qui arrive très souvent, puisqu’ils placent la barre à des hauteurs impossibles.
D’autres perfectionnismes imposent même leurs standards de perfection à ceux qu’ils aiment, et attendent que leur conjoint(e) ou membre de leur famille adhèrent à leur conception du travail. Ainsi, une mère pourrait s’attendre à ce que son enfant n’ait que des 20 dans toutes les matières tout le temps, ou bien un mari / une femme pourrait blâmer l’autre de ne pas avoir rangé la vaisselle de la manière qu’il ou elle voulait.
Bien sûr, une telle pression exercée sur les autres ne peut que détruire les relations, même intimes. En fin de compte, le perfectionnisme ne fait pas que vous vider de vos forces, mais il absorbe aussi vos propres relations et repousse les êtres qui vous sont chers.
Pourtant, malgré tous ces inconvénients, il est possible de faire du perfectionnisme une force sans que cela ne compromette votre santé ou votre vie en général. Pour cela, je vous propose de lire ces 8 conseils qui vous aideront à retrouver une vie harmonieuse et équilibrée.
Le perfectionnisme peut être un trait de caractère tout à fait sain. Les problèmes n’apparaissent que lorsque nous le vivons à l’extrême.
La grande majorité des problèmes exposés parmi les 6 aspects négatifs du perfectionnisme, sont en réalité des formes extrêmes et toxiques du perfectionnisme. Les perfectionnistes qui agissent ainsi sont névrosés et laissent leurs réalisations définir ce qu’ils sont. Ils ressentent souvent un profond mal-être face à leurs buts et l’avenir leur paraît assez morose.
Ils visent toujours plus haut, au détriment de tout, que cela soit leurs relations ou leur santé personnelle. Malheureusement, cette forme de perfectionnisme est glorifiée dans les médias, où l’accent est mis sur le résultat final et non les sacrifices qui ont conduit à l’élaboration d’une certaine innovation, ou l’atteinte d’un exploit.
D’un autre côté, il y a le perfectionnisme sain. Celui-ci permet de rester motivé tout en cherchant constamment à s’améliorer. Il ne se concentre pas sur les échecs, mais permet de rester focalisé sur le but final.
En découvrant la différence entre ces deux formes de perfectionnisme, la forme saine et la forme névrosée, vous pourrez reconnaître les moments où vous glissez dans le côté obscur du perfectionnisme et modérer votre comportement.
Pour cela, voici une liste de comportements distincts entre un perfectionnisme sain et un perfectionnisme névrosé, répartis en 7 catégories (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) :
Utilisez ce tableau comme mémo et imprimez-le si besoin. Cela vous aidera à calmer vos pulsions perfectionnistes. Utilisez les comportements du “Perfectionniste sain” comme référence. Avec de l’entraînement, vous réussirez à modérer vos comportements et équilibrer votre vie !
La mentalité du “tout-ou-rien” est un gros problème chez les perfectionnistes. Les perfectionnistes ont une vision très binaire de la vie. Pour eux, c’est soit “Blanc” ou “Noir”, “Tout” ou “Rien”, “Succès” ou “Échec”, “Tout terminer” ou “Ne rien commencer”.
Pourtant, une telle pensée est autodestructrice ou au mieux, irréelle. Dans le monde réel, personne n’atteint le succès sans heurt ni échec. Aucun athlète ne gagne une compétition sans se donner du mal à s’entraîner. Aucun entrepreneur ne réussit sans avoir d’abord échoué d’une manière ou d’une autre.
Et personne n’a produit de grandes réalisations sans s’être débattu avec ses outils, et sans avoir produit des brouillons infâmes en cours de route. En réalité, tout suit une progression, le tout-ou-rien n’existe pas.
Dans la Silicon Valley se trouvent des milliers d’entreprises incluant les grandes multinationales comme Facebook, Apple et Google qui encouragent l’échec. D’innombrables entrepreneurs à succès partagent les histoires de leurs échecs. Il existe même une conférence annuelle appelée “FailCon” qui encourage les personnes à accepter leurs échecs.
Cela parce qu’ils considèrent l’échec comme faisant partie du succès, et en échouant rapidement, vous apprenez rapidement ce qui fonctionne / ce qui ne fonctionne pas et grandissez par la suite.
Par conséquent, débarrassez-vous de cet état d’esprit du tout-ou-rien. Quand vous pensez en tout-ou-rien, ce que vous obtenez c’est plutôt rien-ou-rien. Permettez-vous de faire les choses de manière incomplète, imparfaite et imprécise. Ce n’est qu’ainsi que vous pourrez progresser dans la réalisation de votre objectif. Attelez-vous à noter vos progrès à chaque étape, et utilisez sans compter l’expérimentation et l’échec, car c’est le moyen le plus sûr de garantir votre futur succès.
L’esprit du perfectionniste est un labyrinthe complexe. Il est capable d’absorber de larges quantités d’informations, d’analyser des détails, et d’établir des procédures élaborées pour chaque tâche.
En même temps, vous devez faire attention à ne pas tomber dans le cercle vicieux du perfectionnisme, c’est-à-dire la capacité à vous noyer dans d’innombrables informations et paramètres. Parce qu’un perfectionniste est soucieux du détail et capable d’emmagasiner des montagnes d’informations, cela l’empêche souvent de passer à l’action.
Pour eux, tout est important et tout doit être fait. Au final, ils finissent par être submergés par l’ampleur de ce qu’il y a à accomplir. Certains perfectionnistes tergiversent, d’autres restent bloqués dans la paralysie analytique. Certains abandonnent, tandis que d’autres passent un temps fou juste pour accomplir les tâches les plus basiques.
Avez-vous aussi tendance à vous placer la barre extrêmement haute à chaque tâche que vous réalisez ? Malheureusement, ce niveau de qualité attendu vous met souvent des bâtons dans les roues, au point où cela vous empêche de passer à autre chose. Si c’est le cas, voici quelques questions pour vous :
Concentrez-vous sur la loi 80/20 et identifiez les quelques facteurs qui vous aident le plus à progresser vers votre objectif. Prenez garde à la loi des rendements décroissants, qui se produit lorsque vous essayez de perfectionner chaque détail, surtout ceux qui n’ont aucune influence sur ce que vous cherchez à accomplir.
Il est facile de s’autocritiquer et de se négliger lorsque nous vivons des moments difficiles. Tout comme il est facile de se blâmer lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu. Rien n’est plus simple que de sacrifier son bien-être parce qu’on apprécie son travail, ou bien de s’en vouloir pour des erreurs commises par les autres.
Cependant, cela ne se produit que parce que vous ne vous estimez pas à votre juste valeur. Par exemple, en pensant ou vous disant “Je me déteste” ou “Je suis nul/nulle” lorsque vous n’arrivez pas à faire ce qu’il faut. En faisant cela, vous laissez vos objectifs et les problèmes des autres prendre le pas sur votre identité et votre amour-propre.
Vous sacrifiez votre propre sommeil et repos pour terminer votre travail et respecter les délais prévus. Tout simplement parce que vous n’accordez pas beaucoup d’importance à votre santé, comparé à votre mission du moment.
Cela voudrait-il dire qu’il faudrait ignorer les besoins de tout le monde et ne penser qu’à soi ? Non, bien sûr que non. Ce que je veux dire, c’est que nous devons apprendre à nous respecter nous-mêmes et à respecter nos besoins, tout en accordant de la valeur à ceux des autres.
Nous devons réapprendre à nous aimer nous-mêmes et à aimer nos défauts, tout comme nous aimons les autres sans condition. Et nous devons certainement continuer à nous consacrer à notre métier, mais sans compromettre notre bien-être.
Voici donc quelques conseils pour équilibrer cela :
Les perfectionnistes sont très attachés à leurs objectifs. S’ils n’atteignent pas une certaine cible ? Cela veut dire qu’ils ont échoué, pensent-ils. S’ils n’accomplissent pas un certain but dans un temps donné ? Cela veut dire qu’ils sont bons à rien, croient-ils.
Ils utilisent leurs objectifs comme mesure de leur valeur propre, et s’ils ne réussissent pas à obtenir le résultat escompté alors ils pensent ne rien valoir. Cela conduit certains à penser que leurs objectifs ne sont pas adaptés pour eux et ils les abandonnent complètement, d’autres tombent dans la dépression.
Mais est-ce vrai pour autant ? Si vous n’arrivez pas à atteindre vos objectifs (d’une façon qui vous convient), êtes-vous vraiment nul/nulle ou bon à rien ? Non, bien sûr que non. Ce n’est pas parce que vous n’atteignez pas vos objectifs dans un laps de temps donné que vous avez échoué, cela signifie juste que vous n’avez pas atteint vos objectifs dans ce temps imparti.
Peut-être que des situations ou événements vous ont empêché de le faire. Peut-être que votre approche était inadéquate. Peut-être que l’objectif que vous visiez n’était pas adapté et que vous devez vous fixer un objectif plus raisonnable.
Comprenez juste que vos objectifs sont des guides et non des absolus. Un “guide” signifie que votre objectif vous pousse à avancer sur la voie de l’amélioration. “Pas un absolu” signifie que votre objectif n’est pas une haie infranchissable, et ne pas la surmonter ne veut pas dire que vous êtes une personne défectueuse ou incompétente (ce qui est absurde soit dit en passant).
Vous êtes bien plus que vos objectifs et vos réalisations. Vous êtes une fleur qui n’a découvert qu’une seule de ses pétales. Cela veut dire que vous devez continuer à vous fixer de grands objectifs. Repensez à vos rêves, à ces choses que vous aimeriez accomplir et laissez-les vous guider. Que vous ayez atteint un objectif particulier n’est pas plus important que le simple fait de progresser vers lui.
Rappelez-vous que notre véritable but dans la vie est de croître (dans toutes nos facettes) et à devenir la meilleure version de nous-mêmes. Vos objectifs ne sont que des guides pour vous aider à avancer vers cela.
Il est important de passer du temps à faire avancer votre carrière ou vos projets, mais la vie ne tourne pas uniquement autour du travail. Vous avez une famille. Vous avez des relations. Vous avez des personnes que vous aimez. Et pour certains, votre motivation (ou une partie d’elle) à bien faire au travail est motivée par vos proches.
Bronnie Ware, une infirmière en soins palliatifs, a expliqué dans son livre “Les 5 regrets des personnes en fin de vie“, que l’un des 5 plus grands regrets des mourants était “d’avoir trop travaillé et pas assez vécu“. C’est un regret partagé par la majorité les hommes qu’elle a soigné (c’était bien avant que les femmes ne commencent elles aussi à gagner de l’argent).
Prévoyez du temps pour vos relations. Réservez du temps pour vos proches chaque jour. 30 minutes, une heure, deux heures. Tout le temps que vous pouvez leur allouer pour le moment. Montrez-leur de l’attention et de l’intérêt. Embrassez-les chaque fois que vous les voyez.
Demandez-leur ce qu’ils font et s’ils ont des sujets à partager avec vous. Et très important, n’oubliez pas de les traiter en tant qu’individus, sans préjugés ni attentes qui pourraient émerger d’un esprit perfectionniste.
Je remarque que les perfectionnistes tendent à se concentrer sur leurs lacunes, tout en ayant des attentes très sévères vis-à-vis d’eux-mêmes. Ils ne se reposent jamais tant qu’ils n’ont pas terminé ce qu’ils ont commencé. Ils sont rarement satisfaits de ce qu’ils font.
Ils sont toujours à la recherche d’erreurs, de problèmes à corriger. Et ils ne célèbrent pas grand-chose, même lorsqu’ils ont fait du bon travail. Au contraire, ils prennent cela pour acquis.
John Lennon des Beatles, l’un des groupes de rock les plus célèbres au monde, a mentionné dans une interview qu’il était “insatisfait par tous les disques que les Beatles ont produit”. Il ajoutait “Il n’y en a pas un seul que je ne referais pas, y compris tous mes albums individuels”. Michael Jackson a également dit un jour : “Je ne suis jamais content de rien, je suis perfectionniste, ça fait partie de qui je suis.”
Je suppose qu’il est possible de vivre ainsi, d’être constamment insatisfait de son travail et malheureux. Cela vous aide à améliorer toujours plus la qualité de votre travail et à combler vos lacunes. Cela dit, il existe une autre façon de faire.
Par exemple, de célébrer tout ce que vous avez fait, y compris vos progrès, victoires, erreurs ou échecs. Oui vous avez bien lu, vos erreurs et échecs aussi. Cela signifie que si vous n’avez “seulement” progressé que d’1% dans votre tâche, vous devez vous féliciter.
Si vous avez fait une erreur, alors reconnaissez-la puis corrigez-la en conséquence. Soyez reconnaissant(e) pour cette opportunité d’apprendre et de vous améliorer. Et bien entendu, célébrez vos victoires et félicitez-vous pour votre travail bien fait.
Ce qui est intéressant, c’est que vous remarquerez qu’en faisant cela vous ne deviendrez pas plus laxiste au travail. Au contraire, cela vous encouragera à faire mieux. En reconnaissant vos forces et vos capacités, vous pourrez mieux les exploiter. Cela rend aussi la vie plus agréable et joyeuse.
Au lieu de vous concentrer sur ce qui vous manque, vous pouvez maintenant reconnaître ce que vous avez aussi. Et une telle mentalité d’abondance, contribuera grandement à construire un état de bien-être, d’amour de soi et de paix intérieure.
Et pour finir, apprenez à déléguer et à lâcher prise.
En tant que perfectionniste, vous trouvez peut-être qu’il est difficile de travailler avec les gens. En ayant le pouvoir du perfectionnisme sous la main, vous pensez qu’il est plus facile et plus rapide de tout faire par vous-même, plutôt que de compter sur quelqu’un d’autre.
De plus, vous êtes en mesure de tout faire exactement comme vous l’imaginez, au lieu d’avoir à vous fier aux instructions que vous transmettrez aux autres, et à devoir faire face à leurs erreurs et aux problèmes de communication entre vous.
Malgré tout, j’ai découvert qu’il était impossible de tout faire seul, surtout si vous souhaitez augmenter votre niveau de productivité et maintenir la même qualité de travail. Et d’autant plus, si vous voulez exceller au travail sans négliger votre santé ou vos relations.
Vous pouvez sinon tout gérer par vous-même et travailler jusqu’à votre mort, sans avoir de temps ni pour vous ni pour les autres. Mais est-ce réellement ce que vous voulez ?
Vous n’avez pas à tout faire seul(e). Trouvez les bonnes personnes qui vous comprennent, formez-les et répétez l’expérience au fur et à mesure que vous progressez. Bien qu’il soit difficile au départ de trouver les bonnes personnes pour vous aider, cela ne veut pas dire que vous devez abandonner la recherche.
Il y a des personnes tout aussi douées que vous, qui ont aussi le soucis du travail bien fait, il suffit de séparer le bon grain de l’ivraie.
Même si vous travaillez avec des personnes que vous n’avez pas choisies – comme des supérieurs et des collègues – il s’agit d’apprendre à établir une relation positive avec elles et à trouver une manière saine de collaborer et de travailler ensemble.
Ce qui signifie :
Prenez le temps d’inclure ces nouvelles façons d’agir dans votre quotidien. Vous n’êtes pas non plus obligé(e) de tout pratiquer en même temps, commencez par ce qui vous parle le plus, puis avancez à partir de là. Progressivement, vous verrez votre vie changer pour le mieux, vous découvrirez à quel point il est plus sain et bénéfique de vivre un perfectionnisme modéré plutôt que de l’utiliser à tort et à travers.
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager avec votre entourage :) !
Pour aller plus loin : L’apprentissage de l’imperfection, de Tal BEN-SHAHAR.
NB : Retrouvez le manifeste de cette article, en cliquant sur l’image ci-dessous !
"Le respect de nous-mêmes guide nos valeurs ; le respect des autres guide nos comportements." – Laurence Sterne Avez-vous l'impression que les… En savoir plus »
"Ayez confiance en votre inconscient. Il en sait bien plus que vous." – Milton H. Erickson Avez-vous déjà cherché en vain… En savoir plus »
"L'intuition est un outil très puissant, bien plus que l'intellect." – Steve Jobs. Vous connaissez ce sentiment. Vous savez, cette subtile… En savoir plus »
Avez-vous tendance à vous sentir mal à l’aise lorsque votre conjoint(e) passe du temps avec des personnes du sexe opposé… En savoir plus »
Le principe du jeûne est connu depuis la nuit des temps et pratiqué par toutes les cultures et religions du… En savoir plus »
En tant qu’êtres humains nous utilisons tous le langage pour partager nos expériences. Cela dit, les phrases que nous prononçons… En savoir plus »
Voir les commentaires
L’article est parfait, sans mauvais jeu de mots.
C’est une véritable prise de conscience qui vient de se déclencher, alors merci. Merci d’avoir mis des mots sur ce mal-être qui me ronge depuis des années. La balle est dans mon camp..
Merci pour cet article complet qui m’a aidé à mettre des mots sur mon état.
C’est rassurant de voir qu’il y a des alternatives.
Bonne journée